Le potentiel de développement de la République du Congo a été mis en lumière par la délégation organisée par les Rencontres Africa et le Medef International qui a connu un franc succès il y a quelques jours.
Le Congo a fait de l’agriculture sa priorité a expliqué le Ministre Paul-Valentin Ngobo, devant plus de 150 entrepreneurs du secteur et une quinzaine d’entreprises françaises de la délégation. L’objectif pour lui est la structuration de la filière avec un constat clair : pas suffisamment de coopératives ou de groupements… pas suffisamment de mécanisation. Une grande politique de création de zones prioritaires, qui seront dotées de matériel, est en route, et des facilitations seront accordées au secteur.
La renaissance du FIGA, organisme de garantie, en est une des solutions la plus visible. Car l’un des problèmes soulevés est la réticence des banques à investir dans le secteur, malgré des garanties octroyées par les bailleurs de fonds.
« Notre problème est aussi de la formation de nos agriculteurs qui utilisent des méthodes anciennes et qu’il faut mettre à niveau. » A ce sujet l’AFD a mis des ressources importantes pour accélérer le mouvement. Ceci étant dit, plus de 90% des entreprises françaises qui ont participé à ces rencontres économiques sont reparties avec des devis à faire ou des promesses de commandes, ce qui montre la capacité du secteur à se mobiliser car les besoins sont immenses.
Sur les exploitations agricoles la taille moyenne est aujourd’hui de moins de deux hectares et seuls des groupements pourront avoir la chance d’émerger. Le ministère de l’Agriculture est prêt à se mobiliser sur le sujet pour répondre à la demande d’investisseurs qui auraient des besoins.
On note aussi des initiatives privées comme celle de la Saris (groupe Somdia) qui a lancé une grande campagne d’accompagnement et de développement des producteurs dans la canne à sucre. L’appel du Ministre de l’Agriculture en fin de colloque a été très percutant, « Chers partenaires, je ne vous demande pas de venir pour me faire plaisir, mais parce qu’ici, au Congo, on gagne de l’argent et le champ des possibles est immense. »
Passer d’une économie basée sur le pétrole à une économie agricole ne se fera pas en quelques mois, mais le mouvement semble lancé. Reste à résoudre les problèmes de gouvernance et de financements. Les Indiens et les Chinois, eux, l’ont bien compris et occupent fortement le terrain … la nature a horreur du vide…