Actuellement dans l’UE, le pourcentage de femmes membres des conseils d’administration ne représente qu’un peu plus de 30% et seuls neuf pays ont introduit un système de quotas afin de favoriser leur présence. Il s’agit de la France, l’Italie, l’Allemagne, le Portugal, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Autriche et la Grèce. Pour remédier à cette forte disparité au sein de l’Union, les 27 pays membres ont trouvé le 7 juin dernier un accord avec les euro-députés pour fixer la part de femmes dans les postes d’administrateurs non exécutifs des sociétés cotées en bourse à 40 % d’ici à 2026. Le texte doit encore être formellement adopté par les deux institutions et la directive pourrait donc ainsi être définitivement adoptée d’ici la fin de l’année.
Au cours des dernières années, la place des femmes dans les conseils d’administration a progressé. Cette évolution diffère néanmoins en fonction des pays. Jusqu’alors, une minorité de blocage s’était formé avec un opposant de poids, l’Allemagne. L’an dernier, le Bundestag (l’assemblée parlementaire de la République fédérale d’Allemagne) a finalement adopté, une nouvelle loi plus contraignante instaurant une proportion accrue de femmes dans les étages de direction et de supervision des entreprises.
Selon selon les statistiques de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes dans les pays où le pourcentage est plus élevé, la palme revient à la France qui affiche une forte dimension sociale dans le programme de sa présidence de l’UE avec 45,3 % de femmes, suivie par l’Italie avec ses 38,8 %, puis les Pays-Bas avec 38,1 % et enfin la Belgique avec ses 37,9 %. À l’inverse, les pays sans législation en ce sens se trouvent dans des situations très inégalitaires. À Chypre par exemple, les grandes entreprises ne comptent que 8,5 % de femmes dans leurs conseils d’administration. En Estonie, ce chiffre s’élève à 9,1 %, en Hongrie 9,4 % et à Malte 10,8 %.
La tendance aux Etats Unis est parallèlement l’intégration dans les conseils d’administration de personnalités féminines. En 2020, Emma Watson arrivait chez le groupe de luxe français Kering, un peu plus tôt Oprah Winfrey faisait son entrée chez Weight Watchers. En juin dernier, c’est Yahoo qui suivait cette voie en nommant à son conseil d’administration l’actrice et cofondatrice d’une start-up de e-commerce spécialisée dans les cosmétiques, Jessica Alba.