Dans un rapport publié il y a quelques semaines, Fitch Solutions Country Risk & Industry Research prévoyait que l’économie ivoirienne devrait enregistrer une croissance de 7% en 2023 (contre 6,8% en 2022 – 7 % de 2021) grâce notamment à la hausse de la consommation des ménages, à l’augmentation des investissements dans les infrastructures et au rebond des exportations. Dans la même période, la mission du Fonds monétaire international (FMI) à Abidjan pronostiquait de son côté un taux de croissance économique de 7,2% et un taux d’inflation à 3,7%.
La Côte d’Ivoire est l’un des pays les plus prospères de l’Afrique de l’Ouest avec une économie en croissance constante. C’est une puissance économique, contribuant à 40% du PIB de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et des exportations de la zone. Le pays demeure le 1er producteur mondial de cacao (plus de 40% de part de marché) et est depuis 2015 le 1er producteur mondial d’anacarde. Le pays figure dans le top 10 des pays africains à avoir un taux de croissance de plus de 6%, un chiffre qui prouve qu’il est sur la voie de l’émergence. Le gouvernement d’Alassane Ouattara a pour objectif de garder cette forte croissance du PIB prévue par le « Plan stratégique Côte d’Ivoire 2030 » et le « Plan national de développement 2021 – 2025 » tout en réduisant radicalement la pauvreté.
La transformation du Port Autonome d’Abidjan (PAA) fait partie des priorités affichées par le chef d’État ivoirien dont l’ambition est de faire de la Côte d’Ivoire un passage obligé et un hub sous-régional de haut rang. L’amélioration du port (qui sera équipé d’un second porte-conteneurs) doit donc, à terme, faire de l’infrastructure une référence de premier plan sur la façade atlantique africaine. La mise en service de cette nouvelle infrastructure aura également un impact conséquent sur la dynamisation des chaînes de valeur logistique, mais aussi sur le développement de l’emploi et des compétences locales. Le nouveau terminal sera capable de traiter plus d’1,5 million de conteneurs EVP par an.
D’autres chantiers sont également en cours dans la capitale économique : ligne de métro, pont, centrales électriques… Pour ce faire, le nouveau Programme National de Développement 2021-2025 (PND) compte sur des investissements de plus de 59 000 milliards de FCFA (90 milliards d’euros). Des investissements notamment destinés au projet du métro d’Abidjan qui devrait voir le jour en 2024, mais aussi dans les infrastructures dédiées à la Coupe d’Afrique des Nations, qui sera organisée en Côte d’Ivoire début 2024, et qui devraient aussi contribuer à accélérer la croissance du secteur de la construction, à 8,2 % en 2023, contre une estimation de 7,3 % en 2022.
La Côte d’Ivoire mise également sur son développement technologique et numérique. En initiant une politique tournée vers les jeunes entreprises, l’État affirme sa volonté de transformer son écosystème. Cela pourrait permettre au pays de rapidement devenir la première « start-up nation » africaine. Parmi les projets d’envergure, on note « Côte d’Ivoire Innovation (CI20) ». Ce collège d’entreprises technologiques est dirigé par de jeunes Ivoiriens via l’initiative « Startup boost Capital », lancée en janvier 2023 et dotée d’un budget d’un milliard de francs CFA. À terme, CI20 doit soutenir près d’un million de projets numériques.
Au début du mois, le FMI a annoncé être parvenu à un accord avec le gouvernement ivoirien en vue de la mise en place d’un programme d’aide de 3,5 milliards de dollars afin d’accompagner le pays dans son « plan de développement national ». Une aide qui est la bienvenue pour le pays, mais, qui pour autant, n’effacera pas tous les enjeux auxquels la Côte d’Ivoire doit encore faire face, dont celui de la redistribution des richesses.