Depuis quelques années, le Togo s’est imposé comme porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest et entend bien le rester. Le pays dispose aujourd’hui du 1er port de passage de marchandises vers le Nigeria, le 4e port à conteneur d’Afrique, et le 96e dans le monde. Le port autonome de Lomé (PAL) traite 30 millions de tonnes de marchandises chaque année.
Depuis l’arrivée du ministre de l’Économie maritime, de la Pêche et de la Protection côtière, Kokou Edem Tengue, le port enregistre des résultats spectaculaires. En 2021, il intégrait le « One Hundred Containers Ports ». De 2017 à 2021, le chiffre d’affaires du port de Lomé est passé de 26 milliards FCFA à 35 milliards de CFA, pour atteindre 39 milliards de francs CFA l’année dernière, d’après un rapport du conseil des ministres. « La zone maritime contribue à hauteur de 50% au PIB du Togo. Elle représente 75% des recettes fiscales et 80% du commerce extérieur », souligne Kokou Edem Tengue qui saisit toutes les opportunités pour mettre en évidence les potentialités du Togo en matière d’économie maritime et de toutes ses activités dérivées. « à l’horizon 2025, le Togo ambitionne de devenir le hub logistique par excellence d’Afrique de l’Ouest ».
Le port autonome de Lomé est à ce jour, le seul port en eau profonde de la côte ouest-africaine, capable d’accueillir des navires à fort tirant d’eau. Il affiche par ailleurs une sécurité à toute épreuve. L’attractivité du PAL repose également sur la proximité du Port sec de la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA) inaugurée en juin 2021, située à 45 minutes de la capitale, et dotée d’un guichet unique qui concentre tous les services douaniers et fiscaux. L’infrastructure s’étend sur 20 hectares et dispose d’une capacité de 12 500 conteneurs. Son ouverture a permis de décongestionner le port de Lomé en servant de plateforme de manutention et de transbordement des marchandises en provenance ou à destination du port, au profit des pays de l’hinterland.
Il y a tout juste un mois, c’est en présence du président du Togo, Faure Gnassingbé, que se déroulait la cérémonie d’inauguration de l’extension du terminal LCT (Lome Containers Terminal). Avec l’extension de LCT, le port s’est doté d’une capacité statique supplémentaire de 1.500 containers. La surface totale du terminal s’étend désormais à 59 hectares. « Nous allons accroître la capacité annuelle du terminal de 2, 2 millions EVP à 2,4 millions EVP, car il est nécessaire d’anticiper dès à présent la croissance future des volumes qui transiteront par Lomé », a expliqué le ministre.
Le port autonome de Lomé dispose également de nouveaux équipements de manutention : 2 portiques de quai STS, 5 RTG hybrides, 2 chariots élévateurs RST, 10 tracteurs TT et châssis remorques. Avec un linéaire de quai de 1050 mètres et sa profondeur de 16,6 mètres, le terminal est en capacité d’accueillir les géants des mers (les navires post Panamax). Il est désormais la 2e plateforme de transbordement de marchandises conteneurisées d’Afrique subsaharienne, après Durban (Afrique du Sud). En 2022, 629 navires ont transbordé 1,6 million d’EVP. Avec 1.952.879 conteneurs traités en 2022, Lomé Container Terminal (LCT) est aujourd’hui l’opérateur de terminal à conteneurs leader en Afrique de l’Ouest.
En plus des différentes réformes entreprises par les autorités togolaises (notamment la réduction des coûts et la durée des opérations portuaires), le Togo renforce ses investissements pour maintenir sa place de leader portuaire régional. Au total, le port de Lomé a nécessité quelque 400 millions d’euros, dont 352 millions d’euros d’investissement initial, assortis d’un apport additionnel de 50 millions d’euros par la société de projet LCT (joint-venture entre la MSC et la China Merchant Holding).
Depuis le départ de Bolloré Africa Logistics, racheté l’année dernière par Mediterranean Shipping Company, la stratégie portuaire du Togo se poursuit à travers des investissements, mais aussi une plus grande participation de l’État, afin de garder cette place convoitée de 1er port à conteneurs d’Afrique de l’Ouest, et même de traiter deux fois plus de conteneurs d’ici 2032.