Dessiné par le cabinet britannique d’architecture Foster +, le projet se greffera sur l’actuel aéroport de Riyad avec un objectif de 120 millions de passagers en 2030. De quoi constituer un hub pour RIA, la compagnie aérienne en passe d’être lancée par le royaume.
Avis aux fournisseurs de services et d’équipements aéroportuaires, l’Arabie Saoudite va se lancer dans la construction du plus grand aéroport du monde, ou à tout le moins celui de la région. Objectif du futur King Salman International Airport: constituer un nouveau hub géant pour l’ensemble du Proche et Moyen-Orient et au-delà, en concurrence (non affichée) avec Dubaï notamment.
L’infrastructure, dont le coût n’est pas connu, sera portée et financée par le fonds souverain saoudien « Public Investment Fund » (PIF), présidé par le prince hériter Mohammed bin Salman qui a dévoilé cette annonce fin novembre dernière. L’aéroport devrait, en fait, se greffer sur l’actuel King Khalid International Airport. Celui-ci compte déjà deux pistes et a vu passer 26 millions de passagers (entrants et sortants) en 2019, année de référence pré-covid.
Mais plus qu’une extension, c’est une refonte totale de la plate-forme qui est planifiée par le PIF, selon un masterplan conçu par le cabinet britannique d’architecture Foster + Partners. Choisi sans appel d’offres, celui-ci a déjà désigné trois aéroports dans le pays, dont le Red Sea Airport (1 million de passagers) qui doit ouvrir fin 2023 et sera opéré par l’irlandais DAA International.
A Riyad, la nouvelle plateforme qui comptera, au total, 6 pistes parallèles s’étendra sur 57 km², y compris les vastes zones de développement immobilier et commercial, de maintenance ainsi que les infrastructures de fret taillée pour, à terme, 3,5 millions de tonnes.
En termes de trafic passager, l’objectif , selon le PIF, est de pouvoir traiter 120 millions de voyageurs en 2030, puis 185 millions en 2050. A titre de comparaison, l’aéroport d’Atlanta, le plus grand du monde, avait vu passer 110 millions de passagers en 2019, un niveau record. L’aéroport de Dubaï, pour sa part, de loin le premier de la région, a vu transiter 86 millions de passagers en 2019 (autour de 63 millions en 2022), grâce notamment à sa compagnie vedette Emirates.
Suivant ce modèle, le royaume saoudien prépare, sans doute dès 2023, le lancement de Riyad International Airlines (RIA), une deuxième compagnie publique qui s’organisera en hub à Riyad. Ceci à côté de Saudia, la compagnie publique historique, centrée autour de l’aéroport de Djeddah, le premier du pays avec 38 millions de passagers en 2019.
Tout comme le projet d’aéroport, RIA sera fortement soutenu par le PIF qui financera son vaste plan d’investissement et négocierait actuellement l’acquisition de 40 Airbus A350 pour un prix catalogue dépassant les 10 milliards d’euros.
Tous ces projets s’inscrivent dans la ligne du plan stratégique « Vision 2030 » de diversification de l’économie du royaume saoudien, au-delà du pétrole. Ce plan comprend aussi le développement du tourisme, de l’industrie minière, celui du secteur portuaire ou encore le projet de cité futuriste Neom « The Line » constituée d’une double ligne ininterrompue d’immeubles en verre sur 170 km partant de la mer Rouge dans le nord du pays.
A lui seul, si l’on en croit le PIF, le futur aéroport King Salman devrait générer un PIB additionnel de 7,2 milliards de dollars.