Les géants du transport maritime, « Maersk » et « CMA CGM », respectivement numéros deux et trois mondiaux, ont annoncé un partenariat révolutionnaire qui vise à accélérer la décarbonation du fret maritime et la transition énergétique du secteur. L’objectif affiché est d’atteindre le « Net Zéro Carbone », une réduction de 100 % des émissions d’ici 2050.
Le secteur maritime est l’un des plus gros émetteurs de carbone. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il représente actuellement 3 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde (comme l’aérien) mais pourrait passer à 17 % compte tenu de l’augmentation constante des volumes de marchandises échangées. Il est donc urgent d’effectuer une transition écologique !
Les armateurs français et danois vont renforcer leur collaboration afin de développer l’utilisation de carburants alternatifs moins polluants, pour propulser leurs porte-conteneurs d’ici la prochaine décennie. Actuellement 98,9 % de la flotte mondiale fonctionne avec des carburants fossiles traditionnels. Le groupe danois Maersk s’est concentré sur le méthanol dit « vert » et a annoncé il y a quelques semaines la création d’une nouvelle société pour produire du carburant. L’entreprise a également passé commande de 24 nouveaux navires fonctionnant au bio/e-méthanol, un carburant ayant a des atouts considérables (80 % d’oxydes d’azote en moins par rapport au fioul lourd, quasiment aucun rejet de souffre, limitation des émissions de CO2 de l’ordre de 60 %, carburant compatible avec les navires existants sans modification). CMA CGM, de son côté s’est tourné vers les navires à gaz propulsés au GNL, pouvant aussi être alimentés au bio/e-méthanol et e-méthane.
CMA CGM et Maersk continuent par ailleurs d’investir dans la recherche d’autres carburants alternatifs tels que l’ammoniac, dans l’optique d’une diversification future du mix énergétique. Les deux grands groupes, non seulement s’inspirent mutuellement de leurs expériences, mais incitent aussi les autres entreprises maritimes internationales à se joindre à eux, pour atteindre les objectifs fixés. En plus de mettre en commun leur R&D, les deux géants du transport pensent bien peser de toutes leurs forces pour accélérer la capacité d’avitaillement et d’approvisionnement en bio/e-méthanol des principaux ports à travers le monde.
Cette alliance entre ces deux grands acteurs du transport maritime est un signal fort pour l’industrie et pourrait marquer le début d’une nouvelle ère de coopération dans la lutte contre le changement climatique.