Selon une étude sur le commerce mondial publiée il y a quelques mois par Allianz Trade, l’année dernière plus de 70% des entreprises* s’attendaient à une croissance de leur chiffre d’affaires à l’export. Un indicateur en recul de -10 points par rapport à 2022. Un déclin d’optimisme qui trouve sa source dans un environnement économique moins favorable aux échanges commerciaux, mais pas seulement… Plus de 40% des exportateurs craignaient en effet un rallongement des délais de paiement et une résurgence du risque d’impayés.
Nés aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, les contrats d’assurance-crédit à l’exportation permettent justement aux dirigeants d’entreprises de développer leur chiffre d’affaires à l’étranger en limitant leurs risques financiers. En contrepartie du paiement d’une prime, certaines compagnies, banques ou institutions leur garantissent une indemnisation en cas de défaillance de leurs clients, avec, en amont, une analyse des risques qu’ils peuvent encourir à passer un contrat avec tel ou tel prospect dans tel ou tel pays. L’assurance crédit-export indemnise une entreprise en cas de défaut de paiement de l’acheteur, qu’il soit dû à une insolvabilité, à un impayé ou à une faillite, mais également en cas de non-paiement de l’acheteur dû à un événement politique, une guerre, une révolution ou un embargo.
Le coût de l’assurance crédit-export varie en fonction de la situation de l’entreprise, de l’acheteur et du risque couvert. En général, la prime d’assurance est calculée en fonction du montant de la créance export, de la durée du crédit et du pays de l’acheteur. Elle ne peut se calculer que lorsque l’entrepreneur est certain d’avoir gagné un contrat à l’export.
Sachant que le principal obstacle au développement des exportations reste, notamment aux yeux des patrons des PME, le nombre et l’importance des problèmes que peut poser le recouvrement d’une créance à l’international, au cours de ces dernières années, la branche export de toutes les sociétés spécialisées dans le domaine de l’assurance-crédit s’est considérablement développée. Ces assurances crédit-export permettent aux entrepreneurs de se couvrir contre les risques commerciaux et politiques, mais aussi de protéger leurs partenaires bancaires du non-remboursement de leurs engagements.
Coté entreprises justement, selon les données de Bpifrance Assurance Export, l’année dernière 1 660 entreprises françaises ont bénéficié de l’assurance crédit-export. Un chiffre en augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente. En France, les PME utilisent davantage l’assurance crédit-export que les grandes entreprises. En 2023, 60 % des entreprises françaises qui ont bénéficié de l’assurance crédit-export étaient des PME, et Bpifrance (qui propose aux entreprises dans le cadre de leurs activités à l’international des solutions d’assurance crédit au nom, pour le compte et sous le contrôle de l’État) a bien l’intention de relancer l’assurance-crédit export grâce à une orientation davantage PME et ETI, une digitalisation à 100 % du parcours Assurance Export et des travaux d’amélioration de la lisibilité de ses processus d’octroi de garanties. Cela tombe bien, la Direction générale du Trésor a mis en ligne depuis le 1er janvier dernier son nouveau « Guide utilisateur sur la part française » (la dernière version datait de 2016) qui décrit en neuf pages les conditions de part française* à respecter dans un contrat d’exportation pour pouvoir bénéficier d’un dispositif de financement public à l’export Bpifrance ou DG Trésor. La principale nouveauté est l’augmentation du seuil de chiffre d’affaires à 300 millions d’euros pour bénéficier des conditions réservées aux PME /ETI, contre 150 M EUR dans la précédente version.
*3.000 exportateurs de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, de Pologne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis
*La part française, complétée par l’intérêt industriel d’un projet, est un critère déterminant dans l’instruction des dossiers de demande de garanties publiques