40 % des grandes entreprises multinationales en Europe prévoient à moyen terme de relocaliser leurs approvisionnements vers des pays dit « amis », selon un rapport de la Banque centrale européenne (BCE) publié il y a quelques jours. L’objectif est de réduire leur dépendance (et notamment pour des produits considérés comme essentiels tels que les médicaments) envers la Chine qui représentera la majorité de l’emploi industriel mondial en 2050.
Cette relocalisation du réseau de production en ciblant des pays alliés, est appelée « friendshoring ». Sur 65 grandes entreprises sondées en juillet-août, 42 % d’entre elles envisagent de mettre en place une telle stratégie. Bien que le « friendshoring » soit encouragé par certains pays du G7, l’UE pourrait ne pas être la principale bénéficiaire de cette tendance. L’enquête de la BCE révèle en effet que davantage d’entreprises envisagent de déplacer leur production en dehors de l’Europe plutôt que de la faire entrer, principalement à cause du coût de la main-d’œuvre, notamment qualifiée.
Autre enseignement de l’étude : 49% des répondants souhaitent prochainement rapprocher la production des biens des marchés où ils sont consommés, selon la pratique de « nearshoring ».
Dans son rapport annuel paru en septembre dernier, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) avait, elle aussi, identifié un phénomène de « slowbalisation » (ralentissement de la mondialisation).