Selon les prévisions économiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiées il y a quelques jours, la croissance mondiale devrait finalement ralentir à 2,7 % l’an prochain, après avoir atteint les 2,9 % cette année.
Si l’on en croit ces projections, la France devrait voir sa croissance du PIB réel, actuellement à 0.9%, passer à 0.8% en 2024 puis 1.8% en 2025. En cause notamment, selon les économistes de l’OCDE, « un prix du baril de pétrole brut à 85 dollars jusqu’à la fin de l’année 2025, un environnement international qui limitera les exportations et une hausse des taux d’intérêt qui pèsera sur l’investissement privé et la consommation de la France« .
En tête du podium on retrouve l’Inde, l’Indonésie et la Chine dont l’OCDE estime une croissance respective de 6.1%, 5,2% et 4,7%. L’Allemagne et l’Italie figurent en bas de tableau avec 0.6% et 0.7% de croissance estimée.
Déjà, quelques jours auparavant, selon les enquêtes de conjoncture de l’Insee, le climat des affaires France baissait de nouveau et s’éloignait de sa moyenne en novembre (−1 pt à 97). Les résultats détaillés des comptes nationaux avaient révisé à la baisse la croissance du PIB au 3e trimestre (−0,1 % après +0,6 %). D’un côté l’évolution de l’activité est tirée par la demande intérieure (contribution de +0,5 pt) grâce notamment à un redémarrage de la consommation des ménages, mais pénalisé par le commerce extérieur (contribution de −0,4 pt).
A la même période, la bonne nouvelle est venue de l’agence de notation Moody’s qui a décidé de maintenir sa note « Aa2 » qui est l’une des meilleures possibles indiquant des perspectives solides et stables pour l’économie tricolore. En plein vote du budget 2024 à l’Assemblée, notre pays avait échappé une fois de plus à une dégradation de sa note de crédit. Cette décision « témoigne de la crédibilité » du pays, s’était alors félicité le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire qui continue de tabler sur une croissance de 1 % cette année, puis de 1,4 % en 2024. En avril dernier, quand Fitch avait réduit la note de la France à « AA – » avec une perspective « stable », cela avait été vu comme un signe négatif, surtout après plusieurs années d’augmentation de la dette publique et des taux d’intérêt. De son côté l’agence de notation S&P Global Ratings (ex-Standard & Poor’s) a maintenu, au début du mois, la note de crédit de la France à AA « qui demeure assortie d’une perspective négative en raison d’une incertitude quant aux finances publiques ».
Si ces notes sont importantes, c’est principalement car elles envoient un signal aux investisseurs et corroborent (ou pas) les prévisions économiques de notre pays. Les investisseurs peuvent ainsi croiser ces notes qui ont plutôt une «tradition de marché» avec les analyses d’autres organismes comme l’OCDE ou la Commission européenne qui sont «traditionnellement plus économiques».