L’attractivité de la France auprès des investisseurs étrangers a atteint son plus bas niveau depuis sept ans, en recul pour la deuxième année consécutive. C’est ce que vient de révéler l’Indice d’Attractivité du Territoire 2024 publié par les Conseillers du Commerce extérieur de la France (CCEF).
Comme chaque année, le réseau composé de chefs d’entreprise et d’experts de l’international a interrogé près de 1 600 membres installés à l’étranger. Il leur a été demandé d’évaluer le niveau d’attractivité de la France sur la base de douze critères, parmi lesquels la qualité de vie, la sûreté des personnes, la fiscalité, l’approvisionnement en énergie, la charge administrative ou encore le coût du travail. Après un pic en 2020, l’indice d’attractivité du territoire, plombé par une insécurité croissante et une perception dégradée de l’image du pays, chute encore. La note globale de notre pays, 60/100, est en baisse de 4 points par rapport à l’an dernier.
Un seul critère gagne du terrain cette année, l’approvisionnement énergétique et le coût de l’énergie, sinon, quasiment tous les critères reculent, et particulièrement celui sur la sûreté des personnes (-11,8 points par rapport à 2023 – le plus faible score depuis la création de l’indice en 2015 – juste devant le critère Qualité de vie et environnement qui lui chute à -5,5 points). Ce dernier baromètre des Conseillers du Commerce Extérieur établi en effet que 72% des répondants à l’enquête citent l’insécurité comme un facteur dissuasif pour s’installer ou investir dans le pays. La France perd ainsi de son attractivité par rapport à ses concurrents européens, comme l’Allemagne (toujours première) ou le Royaume-Uni, qui offrent un environnement plus favorable aux entreprises et aux investisseurs. Géographiquement, c’est la zone Asie Pacifique qui demeure la plus sévère sur l’attractivité de la France avec notamment une chute du critère de la sûreté des personnes de 30 points par rapport à 2023 et des avis négatifs sur notre Code du travail jugé trop complexe et notre fiscalité trop lourde. Cette attractivité de l’hexagone diminue le plus drastiquement en Amérique du Nord et en Eurasie.
La situation est préoccupante car elle peut avoir des conséquences négatives sur l’économie française. Cette perte d’attractivité peut freiner les investissements étrangers qui préfèrent se tourner vers des pays plus attractifs. « Si ces données ne viennent pas menacer frontalement la capacité de la France à attirer de nouveaux investissements étrangers, elles peuvent agir comme une mise en garde concernant son attractivité touristique et sa capacité à attirer des cadres séduits par le mode de vie ‘à la française« , note le réseau. « Nous avons baissé la garde sur nos points forts, comme la culture, la qualité des infrastructures ou le cadre de vie. Cette édition 2024 sonne comme un rappel à l’ordre ».
Cette chute de l’attractivité de la France est donc un signal d’alarme qui doit être pris au sérieux. Le gouvernement, qui a déjà mis en place plusieurs mesures pour améliorer l’attractivité du pays, notamment la simplification des démarches administratives, la réduction des impôts ou la réforme du marché du travail. Il doit agir rapidement et de manière efficace pour inverser la tendance et retrouver son influence sur la scène internationale.