Selon l’assureur crédit Euler Hermes la contraction du 1er trimestre qui a été la plus forte contraction du commerce des marchandises depuis 2009 n’est qu’un début et le 2ème trimestre devrait être bien pire et Euler pense que le commerce mondial ne dépassera pas 90% de son niveau d’avant crise d’ici la fin de l’année.
En 2020, l’assureur s’attend à ce que le secteur de l’énergie soit le plus durement touché (-733 milliards de dollars), suivi des métaux (420 milliards de dollars) et des services de transport liés aux constructeurs automobiles (270 milliards de dollars). Alors que les machines et l’équipement, les textiles et les fournisseurs d’automobiles perdront moins en valeur absolue, la valeur de leurs exportations chutera de plus de 15 %. Les seuls secteurs non réduits devraient être les logiciels et les services informatiques (51 milliards de dollars US de gain à l’exportation) et les produits pharmaceutiques (27 milliards de dollars).
Quel pays perdra le plus ? Cette année, à peine aucun pays enregistrera des gains à l’exportation par rapport à 2019. La valeur totale la plus durement touchée par les pertes à l’exportation est, sans surprise, les plus grands exportateurs : la Chine (-275 milliards de dollars), les États-Unis (-246 milliards d’USD) et l’Allemagne (-239 milliards de dollars). Les pays qui pourraient enregistrer des pertes d’exportation élevées en valeur absolue et en pourcentage de leurs exportations totales sont les suivants : la Russie, le Royaume-Uni, le Mexique, l’Espagne, les Émirats arabes unis, la Belgique et l’Arabie saoudite.
La recomposition post crise est incertaine pour Euler. Les politiques de ré-industrualisation engendre un risque accru sur les cycles économiques « on ne met pas tous ses œufs dans le même panier » et en cas de pandémie renouvelée cela pourrait accentuer le risque sur les entreprises.
D’autres part l’augmentation des coûts des produits liés aux couts de main d’œuvre risque d’entrainer des mouvements sociaux ce qui pourrait être politiquement délicat.
Les investissements étrangers devraient être aussi perturbés car un contrôle plus diligent des investissements directs étrangers pourrait ralentir les flux de capitaux transfrontaliers. La CNUCED prévoit une baisse drastique des flux mondiaux d’IED, qui est de 40 % en 2020-2021, atteignant le niveau le plus bas en deux décennies