Le gouvernement français a récemment rendu publique la liste des 15 premiers projets hexagonaux consacrés à la fabrication d’équipements pour produire de l’hydrogène. Ce vecteur énergétique issue de l’énergie renouvelable est fabriqué à partir d’eau et d’électricité et permettra à la France d’obtenir une empreinte carbone nulle.
Ces 15 premiers projets seront transmis à la Commission européenne afin de bénéficier de fonds publics et d’un crédit global de 1,5 milliard d’euros de la part de l’État français, prévus dans le cadre de France Relance et du Programme des investissements d’avenir. Avec l’apport du privé, ils devraient représenter un potentiel d’investissement de 5,8 milliards.
Cet ensemble de projets, véritable rampe de lancement pour la filière de l’hydrogène décarboné en Europe, s’articule autour de 3 grands axes : la production d’électrolyseurs, le déploiement de « gigafactories » autour de la mobilité lourde à hydrogène (trains, piles à combustible, réservoirs, matériaux…) et la production d’hydrogène à grande échelle pour décarboner l’industrie.
Parmi les méga-usines sélectionnées, McPhy (une entreprise française qui utilise l’hydrogène comme vecteur énergétique) et Elogen (le leader français de l’électrolyse) comptent installer leurs usines de fabrication d’électrolyseurs à Belfort et aux Ulis, en région parisienne. De son côté John Cockerill (un groupe international d’ingénierie et de maintenance) prévoit de construire sa gigafactory de composants-clés à Aspach-Michelbach (Haut-Rhin) et Symbio (le plus grand fabricant européen de pile à hydrogène) exercera ses activités à Saint-Fons, près de Lyon.
En France, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a exposé les 15 projets du pays lors de son déplacement à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) sur le site de la future usine de production d’hydrogène d’Air liquide. Ce lieu accueillera une unité de production d’hydrogène par électrolyse de 200 mégawattheures et sera équipée de la membrane échangeuse de protons (PEM) de Siemens Energy. Ce site deviendra ainsi l’un des premiers de cette taille en exploitation dans le monde et devrait réduire les besoins français en énergies fossiles et ainsi contribuer à notre autonomie énergétique. Courant 2027, une autre usine d’Air liquide, de 400 MWh de capacité ouvrira ses portes à Dunkerque, afin de fournir de l’hydrogène à ArcelorMittal.
Le projet « hydrogène » de la France est ambitieux. Brunon Le Maire avait déjà précisé que « sept milliards d’euros de soutien public seront consacrés au développement de l’hydrogène décarboné d’ici 2030 afin d’assurer la souveraineté technologique française et déployer une capacité de 6,5 gigawattheures d’électrolyseurs sur le territoire national.» .