La Commission européenne vient de livrer dans ses habituelles « Prévisions économiques de Printemps », parmi une multitude de chiffres, son anticipation de l’évolution des marchés à l’importation des 27 et de certains de ses grands partenaires commerciaux en 2022 et 2023.
Dans l’ensemble, selon les services de Paolo Gentiloni, commissaire à l’Économie de l’Union européenne, les importations de biens et services de la zone euro devraient cette année progresser en volume de 5,1%, soit deux points de moins que la précédente prévision. La hausse sera de 4,8% en 2023.
Cette année, la reprise des importations sera particulièrement marquée au Portugal (+8,6%) et en Espagne (+8,3%). Toujours au sud de l’Europe, l’Italie verra sa demande pour le biens et services étrangers bondir de 6,1% cette année et de 4,2% en 2023. Les experts de la Commission tablent, toutefois, sur un niveau modéré de demande extérieure de l’Allemagne, à savoir +4,1% après la forte reprise en 2021 (+9,3%).
Pour les pays tiers, Bruxelles anticipe une demande de biens et services extérieurs de 5,8% pour le Royaume-Uni en 2022, soit une accélération par comparaison à 2021 (+3,8% alors). Les importations devraient progresser aux Etats-Unis de 8,7% (en repli sur les +14% de l’an dernier) mais seulement de 2,3% au Japon. Pour ces trois pays, les prévisions sur 2023 font état d’une croissance molle des importations de seulement 2,3% (Royaume-Uni) et 2,7% (Japon, Etats Unis).
La demande extérieure chinoise doit progresser quant à elle, de 3,6% cette année et 5,8% en 2023. A l’inverse, la demande russe s’effondre cette année (-25,8%) mais devrait repartir d’environ 5% en 2023, une prévision toute théorique compte tenu des incertitudes sur le conflit avec l’Ukraine.
L’ensemble de ces anticipations pour l’Europe et les pays tiers ont été revues à la baisse depuis les prévisions d’automne dans un contexte marqué par l’affaiblissement de la reprise mondiale, du fait de la crise en Ukraine, de la flambée des prix de l’énergie et de la politique zéro-covid en Chine.
Pour rappel, le commerce mondial (biens et services) a atteint un niveau record en 2021 selon la Cnuced à 28 500 milliards de dollars soit +25% comparé à 2020 et +13% à 2019. Mais sa progression perd globalement de la vigueur.
L’Organisation mondiale du commerce, pour sa part, a estimé le 12 avril dernier que le commerce global des seuls biens augmenterait de 3,0% en 2022 contre 4,7% prévu jusque-là. Selon l’OMC, cette croissance sera un peu élevée, à savoir de +3,4% en 2023.
A noter enfin que la valeur au 23 mai du « »Baromètre du commerce des marchandises » de l’OMC se situe à 99,0, soit un niveau légèrement inférieur à la valeur de référence de l’indice (100), « ce qui indique que le rythme de croissance du commerce des marchandises reste lent », relève l’organisation internationale basée à Genève. Ce baromètre se compose d’indicateurs avancés en temps réel.