En quelques chiffres, le bio en France ce sont 2 876 052 hectares de surfaces cultivées en 2022 (10,7 % de la surface agricole française, la France étant le premier pays bio de l’Union européenne en termes de surfaces devant l’Espagne et l’Italie.), 12 milliards d’euros de chiffre affaires l’année dernière, mais aussi 6,1 % de la consommation alimentaire des ménages qui indiquent porter leur attention sur l’origine des produits, 1er critère après le prix.
Le marché du bio consommé à domicile, qui constitue une part importante du secteur (92% des débouchés), a connu l’année dernière un recul de 4,6% par rapport à 2021. Ce déclin représente une perte de 600 millions d’euros. Alors que les ventes de produits bio ne cessent de chuter, cette semaine se tient à Paris Nord Villepinte, la nouvelle édition du salon international des produits biologiques, Natexpo 2023 qui attend 2500 exposants et marques, et 18000 visiteurs professionnels.
Natexpo est souvent un indicateur pertinent pour comprendre l’état du marché. Cette année, nous assistons à une augmentation de la part des exposants étrangers atteignant 25%, un record toute édition confondue (en hausse de 5,7 points par rapport à 2019, année où l’international avait le mieux performé). Cette croissance du nombre d’exposants internationaux (23 pays exposants cette année) est un indicateur fort de l’attrait pour le secteur du bio. Des entreprises de toute l’Europe, telles que l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la Grande-Bretagne, la Hongrie, l’Italie, la Lettonie, les Pays-Bas et la Suisse, veulent, elles aussi, se disputer leur part d’un marché en récession.
En 2022, plus inquiétant que la baisse du marché, c’est la baisse de la part du bio dans le panier des Français. Elle passe de 6,5 % à 6 % tandis que chez nos voisins danois, autrichiens, luxembourgeois, suisses, elle est à 10 % ou au-delà. Sans conteste l’inflation a eu un impact négatif sur le pouvoir d’achat des Français, les poussant à dépenser davantage tout en réduisant leur consommation, mais si le prix reste le 1er frein déclaré à la consommation de produits alimentaires bio, on observe en 2022 une très forte progression de la remise en question de la réalité du bio qui arrive en 2ème position des arguments invoqués, par 57 % des non consommateurs de bio (17 points par rapport à 2021).
Afin d’aider le secteur, en septembre dernier le ministre de l’Agriculture a annoncé que 10 millions d’euros supplémentaires seraient consacrés chaque année à la promotion des produits alimentaires bio en 2024, 2025 et 2026.
Côté import, 30 % de produits bio ont été importés* contre 32 % en 2021. * En valeur absolue, les produits importés représentent un montant de 2,4 mds € en 2022. En excluant les produits « tropicaux », le taux d’importation se réduit à 17 %. En lien direct avec une baisse de la demande, entre 2021 et 2022, les imports ont diminué pour toutes les catégories de produits. Seules les boissons alcoolisées, dont le vin, ont progressé du fait du développement de la gamme de références étrangères.
Pour ce qui est de l’export, les ventes à l’étranger de nos producteurs bios français (y compris l’expédition vers l’Union européenne) se maintiennent à 1,05 md € contre 1,04 md € en 2021. Recul des exports de certains produits tels que l’épicerie (- 2 %) et les produits laitiers (- 10 %), alors que les exportations ont progressé pour la viande porcine (+33%) et les fruits et légumes (+5 %). L’export repose toujours majoritairement sur le vin (54 % des exports en croissance de 2 %), l’épicerie et boissons sans alcools (21 %) les fruits et légumes (12 %) et les produits de l’élevage (10 %).