Le ciment artificiel a été inventé par Louis Vicat, né en 1786, élève de polytechnique, il construit le 1er pont dans le monde en ciment artificiel en 1817, une vraie révolution dans le secteur. « Le point que je voudrais mettre en valeur, c’est qu’il n’a pas déposé de brevet, et qu’il a donné à tout le monde la formule, car il pensait que cela allait révolutionner le monde. C’est vraiment notre marque de fabrique dans l’entreprise ou l’intérêt général prend le dessus sur les intérêts particuliers et cela conduit toute notre vie. » explique Sophie Sidos.
« Cela nous a apporté une grande richesse. Pour nous dans notre entreprise familiale, chacun est considéré et on doit se parler avec respect et bienveillance, on peut faire des erreurs, mais on ne recommence pas et on est très attaché à nos territoires. »
Présidente du Medef de l’Isère, elle pense que l’identité du territoire dans lequel on est implanté, que ce soit à Grenoble ou dans l’Alabama, façonne l’entreprise et fait sa fierté. « On est souvent dans des endroits très ruraux par nécessité, de l’affaire on y prête attention. La crise Covid a été très rude pour les Petites et Moyennes entreprises qui ont beaucoup souffert. J’ai essayé de m’impliquer fortement pour aider des centaines d’entreprises qui étaient en difficulté et je pense qu’on a réussi à avoir un impact. »
Très attachée à l’écologie et à la sauvegarde de la planète, Sophie Sidos s’est beaucoup impliquée pour que l’entreprise sorte un ciment bas carbone voire même un ciment à Carbone négatif. « On est précurseur en inventant de nouveaux procédés, avec moins de clinker, en fabriquant de l’hydrogène, avec l’énergie des fours, en mélangeant celui-ci au CO2 des fours pour fabriquer du méthanol … Bien sûr on a besoin que toute la chaîne et nos clients se convertissent, mais le fait de montrer l’exemple fait bouger les lignes et fait même évoluer les législations. »
Sa nouvelle ambition est de s’impliquer dans les Conseillers du Commerce extérieur de la France. Élue au bureau d’Auvergne-Rhône-Alpes comme Vice-Présidente, Sophie Sidos pense qu’elle a des choses à apporter.
En face de notre déficit abyssal du Commerce extérieur, il faut qu’on se réinvente en créant des synergies entre nous, en étant plus innovant, plus vert, il faut rebooster les dispositifs traditionnels d’exportation ! Mais pour faire cela ce sont les chefs d’entreprises qui doivent impulser ces changements. »
« Il y a plus de 48 000 filiales d’entreprises françaises dans le monde, qui emploient plus de 6 millions de personnes, c’est une force incroyable sur laquelle nous devons nous appuyer. »
En Isère, la taille moyenne d’une entreprise est de 25 personnes, et une petite entreprise c’est très opportuniste. L’humain doit être la clé dans cette aventure à l’international. On a oublié le vrai moteur du développement export qui ne tient pas à un dispositif, mais aux relations humaines. »
Pour Sophie Sidos il faut pour les CCE resserrer les liens avec les pouvoirs publics dans la continuité de l’action menée par Alain Bentejac, Président des CCE : «On doit être un acteur incontournable de la Team France Export en continuant à nous rénover pour réussir ensemble et non individuellement »
« Le programme de réindustrialisation invite à se réinventer. Nous avons une opportunité de faire des choses différemment, à l’image du génie à la Française. »
Sophie Sidos est très attachée à transmettre, sans s’attacher à ses fonctions, la 8ème génération est en marche puisque sa fille ainée intègre prochainement l’entreprise.
Ses nouvelles fonctions CCE, elle les prend très à cœur pour cultiver « l’art de gagner ensemble » C’est sans doute pour cela que Muriel Pénicaud lui a remis la Légion d’honneur, car c’est une femme d’engagement.