On le savait depuis quelques semaines et le conseil d’administration de Business France avait adoubé sa candidature depuis le 20 décembre dernier. Laurent Saint-Martin est le nouveau Directeur Général de Business France en remplacement de Christophe Lecourtier qui a été nommé Ambassadeur de France au Maroc. C’est un profil plus politique, issu des rangs de la République en Marche, qui a été choisi. Laurent Saint-Martin a été député du val de Marne de 2017 à 2022 et a été battu en 2022 face à un candidat de la France Insoumise. Il fait l’objet des attentions du Chef de l’Etat. C’est une figure montante forte de la « Macronie », rapporteur général de la Commission des Finances à l’Assemblée nationale, il a été le trésorier de la campagne d’Emmanuel Macron. Il est toujours conseiller régional au sein de la Région Ile-de-France. Diplômé de l’Edhec il a fait le début de sa carrière chez Oséo(devenu BPI France) et connait donc les dispositifs d’appui aux entreprises.
A 37 ans c’est sans doute le plus jeune Directeur Général que Business France ai connu. Il arrive à la suite d’une refonte du commerce extérieur français opéré par son prédécesseur Christophe Lecourtier qui a fait le ménage dans le dispositif pléthorique du commerce extérieur français au profit de son agence tout en professionnalisant son recrutement.
La tâche du nouveau directeur n’en sera pas moins difficile. Le commerce extérieur en France ne progresse pas vraiment et le déficit s’accroit dans des proportions abyssales.
Point positif, la promotion des investissements en France est aussi gérée par Business France, qui a connu de très bons résultats en 2021 et 2022.
Pour accroitre la performance de son agence, le nouveau directeur va devoir très probablement l’ouvrir à la sphère privée. Il est difficilement tenable que le commerce extérieur soit l’apanage d’un dispositif public couteux et centré sur lui-même dont les performances ne sont pas indéniables.
La réforme du dispositif VIE va probablement aussi être sur la table. C’est un sujet sensible puisque l’agence publique tient une partie de son budget de fonctionnement de ce dispositif ancien qui permet aux jeunes de partir à l’étranger dans des conditions très favorables.
Malheureusement le dispositif, bien qu’intéressant, bénéficie principalement aux grandes entreprises françaises qui voient là une façon de prérecruter de bons éléments à moindre coût. Malgré son intérêt, l’adaptation de ce système pour l’assouplir et le tourner vers la structuration des PME à l’export serait frappée de bon sens, surtout dans un contexte de difficulté de recrutement pour les entreprises.
Dans tous les cas, sa proximité avec l’exécutif lui permettra sans doute d’opérer des changements que d’autres n’auraient pas pu faire. Mais si un changement de cap doit être fait, il devra être rapide, et visible, car pour donner un nouvel élan et une nouvelle envie aux entreprises françaises les mots ne suffiront pas.