L’Office européen des brevets vient de révéler son palmarès : Claude Grison est la lauréate du Prix de l’inventeur européen 2022 dans la catégorie « Recherche » récompensée pour sa méthode de décontamination des sols pollués grâce des plantes. Elle a inventé une nouvelle chimie qui transforme des déchets en métaux, qui sont justement en voie d’épuisement.
Pour célébrer les découvertes les plus brillantes et les plus innovantes, créé en 1977, l’Office européen des brevets (OEB) organise chaque année la cérémonie du Prix de l’inventeur européen, dont la cérémonie a eu lieu il y a quelques jours à Munich.
Deux chercheuses françaises figurent parmi les 11 finalistes. Il s’agit de Claude Grison et Élodie Belnoue.
La Montpelliéraine Claude Grison a remporté le Prix de l’inventeur européen 2022 dans la catégorie « Recherche ». Elle est directrice de recherche au CNRS, directrice du laboratoire ChimEco et lauréate de la médaille de l’innovation du CNRS en 2014. Ce titre vient récompenser ses méthodes d’utilisation de plantes pour dépolluer progressivement les sites miniers, mais aussi d’exploiter les métaux que ces plantes ont absorbés. « Nos procédés permettent de produire, grâce à elles, des molécules utiles et très complexes à synthétiser autrement, c’est le cas du palladium, indispensable pour synthétiser de nombreux médicaments ». Les feuilles des plantes qui absorbent les métaux sont ensuite séchées, broyées et utilisées sous forme de poudre dans des réactions chimiques nécessitant du métal. On se retrouve ainsi avec des catalyseurs métalliques d’origine 100% végétale. Plusieurs start-up ont été déjà créées pour commercialiser ces recherches.
La deuxième française récompensée est une chercheuse en immunologie. Élodie Belnoue a été primée avec une collègue suisse pour la mise au point d’une technique de fabrication de vaccins thérapeutiques contre le cancer. Avec à cette invention, le système immunitaire détruit lui-même les cellules cancéreuses déjà présentes dans l’organisme.
Claude Grison est à l’origine de douze brevets CNRS qui font partie de l’industrie chimique verte en pleine croissance qui vise à réduire ou éliminer les produits chimiques toxiques des processus chimiques quotidiens. La chercheuse a créé quatre start-up et a déjà collaboré avec des sociétés chimiques, pharmaceutiques et cosmétiques de renom.