Depuis le début de l’année, l’Etat s’est fixé le défi de réindustrialiser la France et répondre à ses enjeux de souveraineté et d’emplois en créant 100 nouveaux sites industriels par an d’ici à 2025.
L’objectif paraît peut-être ambitieux car en 2021, seuls 18 nouveaux sites industriels ont été créés. Cependant, Paul-François Fournier, directeur exécutif chargé de l’innovation à BPIfrance se veut optimiste : « nous avons la conviction que le modèle des startups est un vecteur de réindustrialisation et qu’il ne manque pas grand-chose pour créer un puissant effet de levier et dynamiser l’écosystème des startups industrielles, qui n’en est qu’à ses débuts en France. »
Les résultats de ce début d’année pourrait changer la donne et rendre ce projet possible. En effet, au premier semestre 2022, 25 nouveaux sites industriels ont déjà été inaugurés en France par des start-ups et PME innovantes, contre 18 l’année dernière. Ce chiffre, issu du tout premier observatoire des start-ups mis en place par BPIfrance, montre que des « signaux positifs » existent et qu’une « nouvelle vague de start-up » grandit suffisamment pour « commencer à construire des usines« .
Selon BPIfrance, il existe actuellement 1.600 start-ups à vocation industrielle en France, dans toutes les régions et 67% ont leur siège en dehors de l’Ile-de-France. Six cents d’entre elles ont déjà levé plus d’un million d’euros en fonds d’amorçage, ce qui leur permet ainsi de financer le transfert de technologie entre la recherche de laboratoire et la construction d’un premier démonstrateur.
Les levés de fonds ont de leur côté atteints un chiffre considérable. Alors qu’en 2013, le pays comptait seulement 3 start-up ayant levé plus de 20 millions d’euros pour financer leur développement, elles étaient 113 en 2021.
Cependant, malgré ces « signaux positifs », Paul-François Fournier pense que la prudence devrait rester de mise. « Il y a encore beaucoup de chemin à faire » pour arriver à tenir l’ambition du plan d’investissement France 2030, lancé en 2021, qui prévoit de créer « 100 usines nouvelles par an » dans des domaines de rupture technologique, d’ici à 2030. « Il faut être prudent car la désindustrialisation a pris 30 ans entre 1995 et 2015« . Il faudrait donc attendre quelques années pour confirmer la réindustrialisation du pays.