L’Indice de l’économie et de la société numériques 2022 (DESI) révèle que 54 % des Européens âgés de 16 à 74 ans possèdent au moins des compétences numériques de base. D’ici à 2030, l’objectif est d’atteindre un pourcentage d’au moins 80 %.
Depuis 2014, le DESI est un indicateur publié chaque année par la Commission européenne. Il mesure les progrès des 27 états membres de l’Union européenne en matière de numérisation de l’économie et de la société. Son but est de suivre l’évolution de la transformation numérique de l’UE et d’identifier les domaines où des efforts supplémentaires sont nécessaires pour favoriser la croissance et la compétitivité. Le DESI 2022 repose sur quatre thématiques particulières : le capital humain, la connectivité, l’intégration de la technologie numérique et les services publics numériques.
En 2022, selon cet indice, la France ne figure pas encore parmi les pionniers du numérique. Elle se classe à la 12e place seulement, derrière les nations scandinaves qui dominent les cinq premières places du classement (Finlande, Danemark, Pays-Bas, Suède et Irlande). Malgré sa position, notre pays obtient tout de même des résultats supérieurs à la moyenne européenne dans les domaines du capital humain et de la connectivité, mais aussi pour ce qui est des compétences numériques élémentaires et plus avancées. En fin de classement, figurent Chypre, la Bulgarie et la Roumanie avec un score inférieur à 40 points, bien en dessous de la moyenne continentale qui se situe à 52,3 points. Enfin, en termes de technologie, certains pays sont plus en avance que d’autres. La France, tout comme l’Allemagne, domine en matière de déploiement 5G et de fibre optique.
L’Europe souhaite franchir un cap supplémentaire dans le numérique d’ici à 2030. Son objectif n’est pas de surpasser la Chine ou les États-Unis, mais que l’UE puisse dépendre d’elle-même pour la prestation de services numériques ou la fabrication de produits de base pour le numérique. Aujourd’hui, de nombreux organismes européens n’hésitent pas à faire appel à des acteurs américains spécialisés dans le cloud comme « Amazon Web Services » (AWS) ou « Microsoft Azure » pour leur intégration dans le cloud. Pour atteindre l’objectif fixé à 2030 et éviter cette situation de dépendance, la France, avec le soutien de 11 pays membres de l’UE, a injecté 7 milliards d’euros pour accélérer le développement du cloud au sein de l’Europe.
De plus, ces dernières années, l’UE a mis en place sa propre réglementation autour du numérique. Cela a commencé en 2016, par la promulgation, puis l’application en 2018 de la réglementation générale sur la protection des données (RGPD). Puis a suivi la volonté de mettre à jour « ePrivacy » dans le but de renforcer la protection de la vie privée des citoyens européens.
Si l’Union européenne souhaite améliorer son espace numérique, le chemin pour y arriver semble semé d’embûches. Mais grâce au DESI, les instances de l’UE ont pu mettre en lumière les différents problèmes et savent désormais quels sont les axes d’améliorations pour atteindre la souveraineté numérique qu’elles désirent. Selon l’indice 2022, des tendances ressortent :
- L’UE va devoir réduire les fractures existantes entre les différents États membres afin de généraliser les compétences numériques partout en Europe.
- Elle va devoir rattraper son retard dans de nombreux domaines comme l’IA, le Big data, ou la transformation des PME et ETI.
- Enfin, elle va devoir finaliser sa législation en matière du numérique afin que le secteur et les investisseurs puissent s’appuyer sur un cadre solide.
Pour l’édition 2023, le classement pourrait être chamboulé en partie suite au développement de l’IA dans plusieurs pays depuis le début de l’année. Même si nombreux sont ceux qui restent méfiants, pour d’autres, c’est une réelle opportunité et une avancée technologique considérable. À présent, face aux géants américains tel que ChatGPT, l’Europe reste dans la course au développement de l’IA. Des pôles de recherche à Paris, Munich et Zurich, sont très bien placés et connaissent de réelles avancées.