En Europe, la capacité solaire s’élève à 199 GW, mais devrait doubler en 2025 et quadrupler d’ici 2030. En France, Emmanuel Macron souhaite multiplier la puissance installée par 10 à l’horizon 2050 pour dépasser la barre symbolique des 100 GW. Face à cette croissance, une demande beaucoup plus importante de panneaux photovoltaïques devrait suivre. Malheureusement l’Europe possède une forte dépendance vis-à-vis du marché asiatique. A l’échelle mondiale, seulement 3 % des panneaux photovoltaïques sont produits en Europe et aucun acteur européen ne figure parmi les dix premiers producteurs mondiaux de panneaux solaires alors que le marché européen est le 2e plus gros au monde.
Un projet colossal à plus d’un milliard d’euros prévoit l’implantation de la première giga-usine dédiée à la fabrication de panneaux solaires “made in France”, à Fos-sur-Mer, sur le port maritime de Marseille. Mis en service en 2025, avec plus de 3 000 emplois à la clé, le site d’une surface d’environ 60 hectares devrait permettre la production annuelle de 5 GW de cellules photovoltaïques et de 3,5 GW de modules en France. Dans un premier temps, un site pilote de 300 mégawatts sera inauguré au dernier trimestre 2023. Il abritera également une école de formation sur le photovoltaïque et un centre de recherche appliquée.
Ce projet ambitieux concrétise deux ambitions convergentes. Celle de l’entreprise lyonnaise Carbon, spécialiste du photovoltaïque depuis 2022, qui souhaite participer à la réindustrialisation durable de la France en produisant à grande échelle des plaquettes de silicium, des cellules et des modules photovoltaïques compétitifs, fiables, durables, à haut rendement et très bas carbone. Celle aussi de Fos-sur-Mer qui veut devenir la première zone industrielle bas carbone de France et qui se positionne comme un lieu d’expérimentation de l’industrie de demain bénéficiant de connexions routières, ferroviaires, fluviales et maritimes directes.
Projet à dimension européenne, Carbon est soutenue par le centre international de recherche sur l’énergie solaire ISC Konstanz (Allemagne) ainsi que l’Institut Becquerel (Belgique & France) mais aussi par le groupe ECM, leader mondial du secteur, qui est entré à hauteur de 20% dans le capital de la jeune pousse.
En concurrence avec les Italiens (Enel) et les Allemands (Meyer Burger) Carbon souhaite offrir au marché européen une solution compétitive par rapport à la concurrence asiatique et d’ici à 2030, devenir la plus grande usine de panneaux solaires d’Europe.