Le Parlement européen, a approuvé le 12 février le futur accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Viêtnam ouvrant la voie à son adoption par le Conseil européen au printemps. L’accord qui devra ensuite être ratifié par les 27 états membres est négocié depuis juin 2012. L’accord éliminera d’ici à 10 ans la quasi-totalité des droits de douane entre les deux parties. En attendant, 65% des exportations de l’Union vers le Viêtnam bénéficieront d’une suppression immédiate des droits de douane.
Des produits comme les voitures, motos, produits pharmaceutiques, produits chimiques, le vin, la volaille ou le porc seront, eux, progressivement libéralisés. En sens inverse, 71% des produits exportés du Viêtnam vers les 27 seront exemptés de droits de douane dès le premier jour avec des exceptions comme le riz, l’ail ou les œufs.
Le texte prévoit aussi un volet sur les signes de qualité. Ainsi 169 produits européens tels que le champagne, le parmesan ou le vin de Rioja bénéficieront d’une protection au Viêtnam, tout comme 39 produits vietnamiens dans l’Union.
Coté marchés publics, les entreprises européennes pourront répondre aux appels d’offres émanant de ministères ou d’entreprises publiques, ainsi que des municipalités de Hô-Chi-Minh-Ville et Hanoi.
Considéré comme un traité « nouvelle approche », cet accord intègre des règles contraignantes sur le climat, le droit du travail et les droits humains, bien qu’insuffisantes selon une coalition d’ONG, dont Human Rights Watch.
A coté du volet commercial, l’accord de libre-échange est complété, dans un texte distinct, par un accord de protection des investissements.
Avec 47,6 milliards d’euros d’échanges de marchandises et 3,6 milliards d’euros en services, le Viêtnam est le deuxième partenaire de l’UE au sein de l’ASEAN après Singapour. En 2018, le déficit commercial de l’Europe avec le Viêtnam s’élevait à 27 milliards d’euros.
Pierre-Olivier ROUAUD