« Moins de croissance et plus d’inflation » c’est en substance ce que la guerre en Ukraine fait craindre pour cette année à la Banque de France. Selon ses nouvelles projections macroéconomiques publiées il y a quelques jours, les perspectives de croissance, tout en restant positives, seront affaiblies (essentiellement en 2022 et 2023) et l’inflation en France serait élevée en 2022 (et potentiellement encore en 2023) dans un scénario dégradé et, à plus long terme, dans un scénario conventionnel, l’inflation hors énergie et alimentation s’ancrerait sur un rythme proche de 2 %, voisin de celui de la décennie 2000.
La guerre en Ukraine a en effet conduit la Banque de France à présenter deux scénarios macroéconomiques contrastés pour 2022-2024. Le premier dit « conventionnel » s’appuie sur des hypothèses figées au 28 février, suivant les règles de l’Eurosystème. Le second dit « dégradé » examine l’effet additionnel d’une hausse encore plus importante des prix du pétrole, du gaz naturel et du blé (comme constaté début mars), avec des prix restant élevés en niveau sur tout l’horizon de prévision, conjugué à un choc d’incertitude marqué. Dans ces deux scénarios, les chocs subis par l’économie française sont importants même s’ils s’estompent progressivement à l’horizon 2024. Les deux scénarios présentés ne constituent pas une fourchette, mais deux trajectoires possibles précise la Banque de France.
Côté inflation, la Banque de France évalue à 3,7 % l’indice des prix à la consommation dans la meilleure hypothèse. Dans le « scénario dégradé » (qui repose sur l’hypothèse d’un prix nettement plus élevé des énergies fossiles et des matières premières alimentaires produites en Russie), la hausse des prix en 2022 pourrait atteindre 4,4 %.
Lorsqu’elle en fait abstraction, la prévision de la Banque de la France pour cette année chiffre la hausse des prix entre 2,5 % (scénario conventionnel) et 2,7 % (scénario dégradé).
Au-delà des incertitudes sur 2022, les projections de la Banque de France sont peu encourageantes pour les deux prochaines années. Selon les scénarios, la croissance du PIB varierait ainsi entre 1,4 % et 1,1 % en 2024, et l’inflation entre 1,7 % et 1,5 %.
Le rapport est disponible ICI dans sa totalité