D’ici 2050 l’Union européenne a pour objectif de parvenir à la neutralité climatique. Cependant, l’UE reste le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre après la Chine et les États-Unis. Au sein de l’UE, les cinq principaux émetteurs en 2019 étaient l’Allemagne, la France, l’Italie, la Pologne et l’Espagne. Le secteur de l’énergie est responsable de 77,01 % des émissions de gaz à effet de serre, suivi par l’agriculture (10,55 %), l’industrie (9,10 %) et les déchets (3,32 %).
Le CO2 reste le gaz le plus contribuant aux émissions de gaz à effet de serre. Ce dernier représentait 75 % des émissions de la France en 2018. Dans la liste des plus gros émetteurs de CO2 en Europe, l’Hexagone avec ses 454,8 millions de tonnes (Mt) se retrouve juste derrière l’Allemagne qui en a produit 839,7 Mt. On retrouve ensuite l’Italie avec 430,7 Mt, puis la Pologne avec 393,9 Mt et enfin l’Espagne qui arrive en cinquième position avec 333,6 Mt de CO2.
Une baisse des émissions de CO2 insuffisante
Selon l’Agence européenne de l’environnement (AEE), l’Union européenne a émis 3,38 milliards de tonnes de gaz à effet de serre en 2020. Ce chiffre est largement en dessous du plafond de 3,94 milliards qu’elle s’était fixé pour cette année et des efforts restent à faire pour atteindre le fameux objectif neutralité climatique.
La baisse encourageante observée en 2019 était principalement stimulée par des mesures politiques (remplacement du charbon par le gaz et des sources d’énergie renouvelables), celle de 2020 qui elle est bien plus importante, a été en grande partie causée par la pandémie de Covid-19, selon l’AEE.
De 1990 à 2020, l’UE a réussi à réduire de 31% ses émissions de CO2 alors que son objectif était une réduction de -20 % entre 1990 et 2020.
Malgré cette baisse, l’AEE anticipe un retard de l’UE pour 2030 car au rythme actuel, la réduction des émissions de CO2 serait de 41 % et ce chiffre est bien en dessous de l’objectif contraignant de 55 % fixé par l’Union européenne.
Le transport est le seul secteur dans lequel les émissions sont encore supérieures à leur niveau de 1990. Ce secteur produit près de 30 % des émissions totales de CO2 de l’UE. L’aviation et le transport maritime international représentent chacun moins de 3,5 % des émissions totales de gaz à effet de serre de l’UE, mais ils constituent la source d’émissions qui connaît la croissance la plus rapide. Selon les prévisions, les émissions des avions devraient augmenter jusqu’à 10 fois d’ici 2050 par rapport à 1990, tandis que les émissions des navires pourraient augmenter jusqu’à 50 %.
De nouvelles réglementations pour l’industrie et l’élevage intensif
Pour réussir à atteindre la “neutralité climatique” à l’horizon 2050, les 27 Etats membres de l’UE doivent ainsi réduire suffisamment leurs émissions pour qu’elles puissent être absorbées par les océans, forêts et puits technologiques (les puits de carbone).
De ce fait, la Commission européenne a présenté il y a quelques jours ses propositions de nouvelles règles relatives aux émissions de l’industrie et de l’élevage intensif. Ces dernières sont adaptées à l’objectif climatique de l’UE de ne plus émettre de gaz à effet de serre d’ici 2050, mais portent aussi sur l’ammoniac, les particules fines, les métaux lourds ou le méthane. 13% des exploitations industrielles de l’UE sont concernées par ces nouvelles directives.
Les élevages de bovins, de porcs et de volailles seraient responsables ensemble de 60% des émissions d’ammoniac et de 43% des émissions de méthane. Ainsi, ces réglementations pourraient entraîner une réduction totale des émissions de gaz à effet de serre de l’UE de 490 millions de tonnes (équivalents CO2) d’ici à 2050, soit l’équivalent des émissions de la France en 2019.