Une percée historique de l’énergie éolienne dans le monde en 2021

Selon les chiffres publiés par l’Association mondiale de l’énergie éolienne (WWEA), le parc éolien mondial s’est accru de 97,3 GW (gigawatts) en 2021. Après l’augmentation de 92,7 GW enregistrée en 2020, il s’agit d’un nouveau record de croissance historique. La puissance cumulée de toutes les éoliennes en service sur notre planète dépasse maintenant les 840 GW. Une capacité qui leur permet de fournir plus de 7% de la consommation mondiale d’électricité.

Depuis 2014 le secteur affiche une croissance soutenue et ce développement devrait même être accéléré par la guerre en Ukraine. Les gouvernements se tournant en effet vers des énergies renouvelables abordables et des ressources locales, garantissant l’indépendance énergétique.

Selon le Conseil mondial de l’énergie éolienne, le secteur permet ainsi d’éviter en plus chaque année, le rejet dans l’atmosphère de 1,1 milliard de tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions annuelles de l’Amérique du Sud.

La Chine, championne toute catégorie de l’éolien mondial

Avec 55,8 GW de nouvelles turbines, la Chine a installé, à elle seule, plus de la moitié des éoliennes mises en service l’année dernière. Elle bat ainsi à nouveau son propre record de 52 GW enregistré en 2020. Cela équivaut à une croissance de 19,4 %. L’Empire du milieu compte désormais 344 gigawatts d’éoliennes en production à travers le pays, soit environ 40% du parc mondial.

En tant que 2e marché mondial pour l’énergie du vent, les États-Unis ont également connu une croissance en 2021. La capacité éolienne installée aux USA est maintenant proche de 135 GW (soit 16% du parc mondial).

Loin derrière ces deux leaders, le parc éolien allemand reste à la 3e place en termes de puissance cumulée, avec 64 GW, devant l’Inde (40 GW) et l’Espagne (28 GW).

En Espagne, le secteur éolien est devenu l’an dernier la première source d’électricité du pays

Après un boom au début des années 2000 grâce à l’octroi d’aides publiques, la filière avait subi un brusque coup d’arrêt en 2013, suite à l’arrêt des subventions en pleine crise économique. Depuis, elle est repartie de l’avant. La puissance installée de l’Espagne, qui accueille au total 1.265 parcs éoliens, est ainsi passée de 23,4 gigawatts en 2018 à 28,1 gigawatts en 2021 selon l’Association espagnole des entreprises éoliennes (AEE).

Le pays est devenu le deuxième d’Europe derrière l’Allemagne et le cinquième pays au monde en matière de puissance éolienne installée. Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol, l’éolien est devenu la première source d’électricité dans le pays l’an dernier avec 23% contre 21% pour le nucléaire et 17% pour le gaz.

En Espagne la dynamique se poursuit.  Le multimilliardaire espagnol Amancio Ortega, fondateur de Zara, a ainsi injecté 245 millions d’euros dans un parc au nord-est du pays. Le gouvernement, lui, s’est engagé à porter d’ici 2030 la part du renouvelable (éolien, solaire…) dans l’électricité à 74% contre 47% actuellement. Près de 600 projets seraient actuellement en cours d’examen par les services de l’Etat.

L’Espagne dispose d’un grand potentiel éolien et pourrait, à terme, devenir le grenier énergétique de l’Europe.

 

La France au 8e rang mondial en termes de puissance éolienne cumulée veut accélérer l’éolien en mer

La France a mis en service 1,1 GW de nouvelles capacités en 2021. Cela représente une augmentation de 6,3% de la puissance de ses parcs. Le pays, qui veut accélérer l’éolien en mer, a lancé il y a quelques semaines les tout premiers appels d’offre en Méditerranée, où deux parcs offshore flottants devraient voir le jour d’ici à 2030. Ces deux sites permettront d’alimenter en électricité un million de personnes selon le Premier ministre Jean Castex.

Officiellement lancé en 2012, le projet de parc éolien offshore de Saint-Nazaire en Loire-Atlantique, devient une réalité, après plusieurs années de retard ponctuées de recours juridiques des opposants. D’ici la fin de l’année, ses 80 éoliennes de 180 mètres de haut plantées dans les fonds marins, à une quinzaine kilomètres des côtes, devraient être mises en service. L’objectif est que ce parc, d’une superficie de 80 km², fournisse 20 % des besoins électriques de la Loire-Atlantique.

Malgré ses 2.800 km de côtes en métropole, la France est très en retard dans l’éolien en mer par rapport au Royaume-Uni, la Scandinavie ou même l’Allemagne. On dénombre sept projets offshore à ce jour (Dunkerque, Dieppe, Fécamp, Courseulles, Saint-Brieuc, Saint-Nazaire et Yeu-Noirmoutier) et la France en prévoit cinquante en 2050.  Pour le gouvernement, qui a revu drastiquement à la baisse les objectifs de développement de l’éolien terrestre, l’éolien offshore devrait devenir « la deuxième source d’électricité en France après le nucléaire », générant « 20% de la consommation d’électricité en France ».

Les opposants à l’éolien, de leur coté, souhaitent un moratoire sur l’ensemble des projets, argumentant des conséquences irréversibles en mer, sur la faune et la flore, mais aussi des éoliennes avec des durées de vie encore plus courtes que les centrales, et des couts de production élevés. Sur ce dernier point, l’Ademe une agence indépendante de l’État, évalue que 40 milliards d’euros dépensés dans l’éolien offshore assureraient 10% de l’électricité produite. La bataille est loin d’être terminée…

 

 

 

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