Allianz Trade prévoit une contraction de la croissance mondiale à 3,3% en 2022 contre 4,1 % auparavant. La grande majorité de cette révision à la baisse est due aux chocs sur les chaînes d’approvisionnement, à une crise de confiance, et bien sûr à la hausse du prix des matières premières.
Selon Allianz, l’inflation sera plus forte et plus durable qu’initialement prévu (6% en 2022, révisée à la hausse de +1,9 pt), du fait des prix élevés de l’énergie et des longues perturbations qui secouent les supply-chains.
La hausse du prix du pétrole pourrait engendrer un nouveau point haut concernant les taux de fret au T2 2022 (+40% vs le précédent pic). Enfin, la persistance de l’épidémie Covid-19 en Chine, et la politique zéro-Covid menée sur place génèrent de nouveaux goulots d’étranglements et maintiennent les délais de livraisons des fournisseurs à des niveaux élevés.
Du coté entrepreneurs nationaux : 25% des entreprises françaises s’attendent à un recul de leur CA à l’export en 2022. L’invasion en Ukraine a sapé le moral des exportateurs qui voient leurs difficultés d’approvisionnement et la tension sur les marché internationaux rendant plus prudent les acheteurs. « Même si l’Ukraine et la Russie ne sont pas des marchés finaux clés pour les exportateurs européens, la situation actuelle affecte les échanges internationaux via des canaux indirects (supply chains, matières premières, énergies), et pèse ainsi sur les opportunités export des entreprises », développe Françoise Huang, Économiste Senior en charge du commerce mondial chez Allianz Trade.
Le risque d’impayés présent dans tous les esprits
Un exportateur français sur 2 craint une résurgence du risque d’impayés en 2022. Cette tendance s’est récemment accrue. Selon Allianz, les impayés ont eu un impact sur l’activité export d’environ 60% des entreprises, et plus particulièrement pour les entreprises françaises (66%), chinoises (65%) et américaines (58%).
« De plus, malgré le fort rebond économique constaté en 2021, les liquidités accumulées par les entreprises et la solide reprise du commerce mondial, 50% des répondants à notre enquête déclarent qu’ils ont observé des délais de paiement plus long en 2021. Les exportateurs français sont 62% à aller dans le même sens. » reprend Françoise Huang, de Allianz Trade.
Le risque d’impayés restera d’ailleurs un vrai sujet pour les exportateurs en 2022 : avant l’invasion de l’Ukraine, au total, 1 exportateur sur 3 s’attendait à une hausse des délais de paiement et à une résurgence du risqué d’impayés cette année. Suite à l’invasion de l’Ukraine, et à ses conséquences sur l’économie mondiale, plus de la moitié des répondants s’attendent désormais à une résurgence du risque d’impayés en 2022, et 40% des répondants s’attendent à un rallongement des délais de paiement.
En France une entreprise sur 3 pense que les délais de paiement s’allongent et 1 sur 2 constate des impayés plus nombreux.
Face à cette situation les entrepreneurs français ne semblent pas parier sur un soutien public. A peine 40% affirment qu’ils ont été soutenus dans les 12 derniers mois contre 60% des italiens et 70% des chinois.
Nous ne sommes peut-être pas aussi assistés que certains veulent bien le dire …