Dans une étude parue ce début mai, le consultant américain BCG vient de livrer ses nouvelles estimations de coûts, et surtout des opportunités, de la transition environnementale au plan mondial pour l’industrie.
Pour atteindre les objectifs fixés par le Giec, à savoir réduire d’ici de 45% d’ici à 2030 les émissions de gaz à effet de serre (comparé à 2010), puis atteindre le zéro émission nette à horizon 2050, il faudra réinventer fondamentalement les systèmes énergétiques et industriels mondiaux dans pratiquement tous les grands secteurs, selon le BCG.
Dans ses précédentes estimations, le consultant américain évaluait les opportunités de ce marché à 12 0000 milliards de dollars sur la période 2020-2040 pour les seules entreprises qui fournissent les équipements, les composants et autres systèmes d’automatisation industrielle en relation avec la transition énergétique. Dans cette nouvelle étude, il fait plus que doubler ce chiffre, à 27 0000 milliards de dollars, compte tenu de l’adoption croissante des énergies vertes, des réglementations accrues, mais aussi d’une certaine inflation du prix des équipements. « Les prévisions sous-estiment systématiquement la vitesse à laquelle s’effectue la transition vers de nouvelles technologies et systèmes », pointe le BCG.
Ce marché comprend, selon l’étude, six domaines principaux : les équipements de production d’énergie renouvelable (éoliennes, modules solaires, etc…), les réseaux électriques, le stockage de l’énergie, dont les batteries pour véhicules, les carburants alternatifs comme les SAF (Sustainable aviation fuels) dans l’aérien ou l’hydrogène pour les procédés industriels de la sidérurgie ou des engrais, les matériaux pour les bâtiments verts et enfin les technologies de capture et stockage de CO2.
Au sein de ces secteurs, l’énergie se taille la part du lion, avec à elle seule, un marché estimé à 9 000 milliards de dollars au plan mondial d’ici 2040 pour les équipements de production.
De leur côté, les réseaux électriques nécessiteront 7 000 milliards de dollars d’investissements d’ici à 2040, en raison de l’électrification accrue, de la complexité croissante de la production d’électricité intermittente et distribuée liée au déploiement des capacités renouvelables.
Le domaine du stockage et des batteries est, lui, estimé à 4 000 milliards de dollars à même échéance et celui des carburants alternatifs à 3 000 milliards de dollars, tout comme le secteur des matériaux pour les bâtiments verts
Encore très peu déployées, les technologies de capture du CO2 ainsi que l’industrie naissante de la capture directe de l’air, généreront environ 1 000 milliards de dollars d’investissements dans les équipements dédiés jusqu’en 2040.
Selon le BCG, la grande majorité des 27 000 milliards de dollars d’investissements proviendront du secteur privé qui cherche à décarboner ses opérations et ses chaînes d’approvisionnement.
Toutefois, admets l’étude, les plans des Etats comme l’Inflation Reduction Act de 2022 de Joe Biden aux Etats-Unis ou le Plan industriel du pacte vert, au niveau européen jouent un rôle de puissant accélérateur dans cette vaste mutation.
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